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Drame d’Eséka : Un prêtre camerounais exprime son ras-le-bol de manière prolifique

Drame d’Eséka : Un prêtre camerounais exprime son ras-le-bol

Drame d’Eséka : Un prêtre camerounais exprime son ras-le-bol de manière prolifique

Depuis l’accident survenu à Eséka le vendredi 21 octobre 2016, certains camerounais expriment leur compassion à l’endroit des familles éplorées, et d’autres par contre condamnent avec la dernière énergie le laxisme des autorités camerounaises qui serait à l’origine de cet accident, et aurait caractérisé les secours apportés aux victimes du déraillement du train Inter-City 152.

Dans ce second groupe, un Prêtre camerounais de l’Eglise Catholique Romaine sort du lot par sa prolifération d’écrits dépuis cet accident : le Père Jean de Dieu Tagne de la congrégation des Pères Piaristes actuellement en République Démocratique du Congo. En effet, au cours de ses multiples sorties, il fustige les mensonges du ministre des Transports dont il demande la démission, et le manque de respect du Président Biya pour les victimes avec un décret signé hors du pays pour une journée nationale de deuil.

Concernant le ministre des Transport, le Père Jean de Dieu Tagne écrit :

« DRAME AU CAMEROUN : JE DEMANDE LA DEMISSION DU MINISTRE DES TRANSPORTS ET LA REORGANISATION DE CE DEPARTEMENT MINISTERIEL.

L’heure est grave, le pays s’apprête à accueillir des délégations pour les compétitions sportives, il est de notre honneur et de la sécurité nationale, de regarder certaines choses en face.

1- Camair-co fait la honte du Cameroun sur le plan international. Au moment où j’écris ces lignes, des passagers sont sauvagement abandonnés à Douala, Kinshasa et Brazzaville pour un vol qui devait avoir lieu dimanche 16 octobre. J’étais moi-même une victime de cette barbarie et j’ai dû acheter en urgence un billet de RwandAir pour quitter Douala. Mes compagnons d’infortune y sont encore.

2- On ne peut pas demander aux chauffeurs Taxi de repeindre leurs véhicules sous peine de sanctions et ne pas demander des comptes à celui qui devait prendre soin de l’unique route qui relie les deux capitales du pays, causant ainsi par négligence, négligence coupable, la mort violente des Camerounais et des étrangers sur le sol camerounais. Monsieur le ministre, les taxis bien repeints seront des tombeaux blanchis, faute de route !

3- Sur Rfi cet après-midi, le ministre des Transports a véhément laissé entendre que les décisions d’urgence prises par Camrail étaient faites en interne et donc n’engageaient pas sa responsabilité. Faux ! Monsieur le Ministre, sauvez votre honneur, en cas de péril national, vous ne pouvez pas et vous ne devez pas laisser les Camerounais et les étrangers séjournant sur le territoire camerounais entre les mains d’un opérateur économique étranger. Camrail ne peut pas prendre des décisions qui ont causé la mort, les blessures et les traumatismes à des personnes et familles dans un état de droit sans que l’autorité de tutelle dise quelque chose. Donc, vous ne nous protégez pas ? A quoi nous servez-vous ? J’ai déjà deux proches qui sont morts dans ce déraillement du train !

4- Monsieur le ministre, je ne veux pas parler de la route qui va de Mbouda à Bamenda, une route si stratégique pour l’intégration nationale au moment où le problème anglophone de notre pays se pose en terme d’abandon de ces zones par le pouvoir de Yaoundé ; n’êtes-vous pas sensible au problème de notre pays ? Voulez-vous donner des justifications à ceux qui demandent la cessession ?

5- Il y a trois péages entre Douala et Yaoundé, des hommes en tenues qui ont des radars et raquetent 25 000FCFA sur le champ aux conducteurs infortunés, une bizarre chose qu’on appelle prévention routière qui n’a pu rien prévenir de ce qui est arrivé à Matomb. Monsieur le ministre, je sèche mes larmes à ce niveau. Je ne peux pas attendre lundi pour faire le deuil. Pendant que vous ferez le folklore le lundi, ceux qui sont en deuil seront préoccupés par autres choses, l’achat des cercueils, le transport des corps, la gestion des orphelins et de veuves, etc. Non je ne ferai pas de deuil national avec vous. JE VOUS DEMANDE UNE FAVEUR : DEMISSIONNEZ S’IL VOUS PLAÎT ! LES VICTIMES ET LES FAMILLES DES VICTIMES DEMMANDENT QUE JUSTICE SOIT FAITE. SOYEZ COURAGEUX, DEMISSIONNEZ. »

Concernant le Président de la République, le Père Jean de Dieu Tagne écrit :

« Biya et ses complices ne doivent pas prendre tous les Camerounais pour des idiots. Comment ce monsieur peut-il signer ce décret le 22 à Yaoundé sans être à Yaoundé ? Et quand il arrive le 23 au Cameroun de son habituel séjour en Europe, le RDPC fait danser pour lui et son épouse. Biya, si les Suisses avaient fait de leur pays ce que tu as fait du Cameroun, où irais-tu pour tes soins ? Où protègerais-tu tes enfants ? Biya, par tes mensonges, tu nous obliges à te manquer du respect. Ce dernier mensonge pose le problème de l’identité de celui qui gouverne le Cameroun. Est-ce un fantôme avec don d’ubiquité ? Un home de l’ombre ? Avec ce mensonge, je comprends que même mort, Biya peut continuer à régner. TROP C’EST TROP. BIYA DEGAGE ! Le décret appelant la nation à ce deuil est une honteuse illustration de faux et usage de faux à la tête de la nation. Biya ne peut pas signer un décret à Yaoundé le 22 octobre avant d’arriver au Cameroun le 23 octobre après 37 jours d’absence. Ces mensonges de Biya et du ministre des transports sont un manque de respect pour les victimes et leurs proches. NON AU DEUIL NATIONAL DU MENSONGE. »

Au regard de ce qui précède, nous avons appris dernièrement qu’un budget était toujours alloué à l’entretien de l’aéroport de Bamougoum à Bafoussam pendant sa longue période de léthargie. Nous avons envie de demander à quoi servait cet argent ? La Région du Centre bénéficie de plus de 100 milliards de francs CFA pour le BIP, et l’on n’entretient pas les routes malgré les multiples sonnettes d’alarme. Nous nous permettons de dire aujourd’hui que le Président National du Syndicat des Travailleurs du Secteur de Développement des Ouvrages de Production, de Transport et de Régulation de l’Electricité (SYNDOPTRE) Jean Yves Ngono Misso a tiré la sonnette d’alarme dans une lettre ouverte au Chef de l’Etat pour attirer son attention sur le drame qui attend le Cameroun avec le barrage de Song Loulou en état de délabrement avancé avec péril en la demeure le 27 janvier 2015. Nous voulons espérer que quand le drame surviendra alors qu’une somme colossale d’argent est consacrée à son entretien, l’on ne décrètera plus une autre journée de deuil national. Peut-être que cela surviendra en 2026.

Léonard Fandja

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